04 - CCC SE DEPLACER Discussion : relancer, développer le transport fluvial et maritime
La France possède le plus grand réseau de voies navigables en Europe. Une barge empruntant canaux et rivières peut transporter autant de marchandises que 200 camions. Alors pourquoi ce mode de transport beaucoup plus écologique a-t-il été totalement délaissé ?
La France dispose de l'une des surfaces côtières les plus importantes au monde : longueur du trait de côte estimée à près de 18 000 km pour l'ensemble des espaces maritimes sous juridiction française, de 5 853 km pour la France métropolitaine. Une aubaine pour le transport des marchandises à la voile.
Pascale Sat 23 Nov 2019 1:08PM
De plus en plus de marchandises transitent par les mers sur des cargos et porte-containers qui polluent les airs et les océans. Contre ce fléau responsable de dizaines de milliers de morts prématurés, des projets alternatifs viables se développent, des sociétés françaises se spécialisent dans les trajets à la voile. Des projets d’envergure comme les voiliers-cargos émergent. Pour un coût consommateur à peine plus élevé. Qui doivent être encouragés et aidés.
https://www.franceinter.fr/emissions/l-esprit-d-initiative/l-esprit-d-initiative-26-aout-2019
https://reporterre.net/Le-transport-de-marchandises-a-la-voile-commence-a-travers-l-Atlantique
Pascale · Sat 23 Nov 2019 12:56PM
"S’il n’existe pas de chiffre officiel – les parcours n’étant jamais strictement les mêmes entre fleuve et route, la comparaison reste difficile –, il est acquis que le fluvial reste très nettement avantageux en termes d’émissions de gaz à effet de serre, de l’ordre de 4 à 5 fois inférieur à la route : « Grâce à son potentiel de massification, le transport fluvial est clairement plus avantageux que la route en termes d’efficacité énergétique », confirme ainsi Yann Tréméac, de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). Quand une barge transporte 5 000 tonnes, ce sont entre 200 et 250 camions qui sont retirés de la route.
« Dans l’annuaire, il y a des milliers de transporteurs routiers, pour à peine une péniche : l’offre de bateliers est bien moins développée. » C’est le paradoxe français : avec 8500 km de voies navigables, la France possède le plus long réseau d’Europe, qui en compte 38 000 au total [1]. Mais elle en est aussi l’un de ses plus faibles utilisateurs : le transport fluvial de marchandises représente moins de 3% des tonne-kilomètres transportées – principalement des matériaux lourds, céréales et BTP en tête [2] – contre 7% en moyenne en Europe. Une bien mauvaise élève, donc, comparée à ses voisins belges (12%), allemands (15%) et surtout hollandais (43%), où l’utilisation du fleuve est beaucoup plus fréquente.
« La navigation fluviale en France n’est pas au niveau de ce qu’on pourrait en attendre, nous sommes entre 7 à 8 milliards de tonne-kilomètre transportées là où l’Allemagne en compte 8 fois plus », faisait ainsi remarquer un député lors d’une table-ronde de la commission du développement durable de l’Assemblée nationale consacrée à la question, le 6 mars dernier [3]. Le constat est communément admis : « Il y a une sous-consommation très claire des capacités du réseau fluvial en France. On pourrait largement tripler voire quadrupler le flux, sans aucun problème de congestion au niveau des barges », analyse Yann Tréméac, en charge de la fameuse étude.
« Il y a au moins cinquante ans qu’on abandonne le fluvial au profit de la route »
A qui la faute ? Sans surprise, le transport routier agit tel un épouvantail, lui qui se taille la part du lion avec 88% du transport de marchandises, ne laissant que quelques autres miettes au réseau ferré (10%). Une situation de monopole qui ne date pas d’hier : « Il y a au moins cinquante ans qu’on abandonne le fluvial au profit de la route, depuis les grands plans de transport des années 60 où l’on a massivement investi dans le réseau autoroutier et construit des plateformes modales uniquement pour les camions. Depuis lors, le fluvial est resté le parent pauvre des infrastructures de transport : sur les vingt dernières années, il n’a reçu qu’1,1% des investissements publics en la matière... », souligne Jean-Marc Samuel, lui-même batelier dans la région toulousaine et président d’Agir pour le fluvial, une fédération regroupant tous les acteurs et utilisateurs de la voie d’eau."
Source https://www.bastamag.net/Transport-fluvial-voies-naviguables-alternative-a-la-route-canaux-navigation
Avec instauration de normes d’émissions de particules fines et ultravides