Loomio

Si nous étions en démocratie, nous pourrions...

G Giuseppe Public Seen by 427

Projetons-nous dans notre idéal démocratique afin de comprendre quelle démocratie voulons-nous !

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Myriam Thu 15 Dec 2016 4:32PM

Nous pourrions...
... inclure et tenir compte des préoccupations de chacun (en les prenant au sérieux, en considérant davantage le fond que la forme de ce qui est dit, en utilisant des méthodes et façons de prendre la parole qui soient équitables et respectueuses...)

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Giuseppe Thu 15 Dec 2016 8:02PM

Je pense que nous devrions développer les moyens et les méthodes afin d'y parvenir, de parvenir à tenir compte des préoccupations de chacun comme tu expliques Myriam.
Certains vont dire que les moyens et les méthodes de notre système politique actuel sont suffisant et que le problème est dans la nature de l'humain ou même dans la nature de certains en particulier qui ont les commandes du pouvoir. Mais bon, on ne va pas changer l'humain en général ni en particulier sinon nous voilà partis en direction du "Meilleur des mondes" d'Aldous Huxley. Justement, ce que nous pouvons changer si nous voulons que cela change, c'est adapter les moyens et les méthodes de manière à tenir compte des préoccupations de chacun. Tout en sachant comment fonctionne la nature humaine (le cerveau humain en particulier) de manière à se protéger de ses côtés déviants.

G

Giuseppe Wed 21 Dec 2016 11:46AM

Les citoyens athéniens (environ 400 AC) s'étaient dotés d'outils pour respecter les préoccupations de chacun et empêcher les abus de pouvoir:

-Un des outils principal était le tirage au sort. Avec cet outil, la représentativité des citoyens est assurée. Il pourrait être utilisé dans toutes les institutions. Lire à ce sujet les idées de notre concitoyen David Van Reybrouck.

-Ils appliquaient des mandats courts et non renouvelables (rotation des charges). Chez les Athéniens, les mandats d’un an étaient la règle.

-Ils contrôlaient leurs représentants qui préparaient les lois (mais ne les votaient pas) par:

  • avant le mandat:
    volontariat: ceux qui ne veulent pas, ne participent pas.
    docimasie: examen de passage, définir les critères de base.
    ostracisme: un personnage en vue peut être banni (ex. chez les Athéniens, pour 10 ans)

  • pendant le mandat:
    révocabilité: par le référendum révocatoire (d'initiative citoyenne)

  • après le mandat:
    reddition des comptes: le représentant rend des comptes devant un tribunal tiré au sort.
    mise en accusation publique

-Tous les citoyens votaient leurs lois !

-Toutes sortes de référendums d'initiative citoyenne étaient prévus:

  • suspensif: éviter qu’une loi puisse entrer en vigueur (repris aussi dans la Constitution en Suisse).
  • abrogatoire: abroger une loi que l’on trouve scélérate (repris aussi dans la Constitution en Italie).
  • législatif (ou constructif): imposer une loi dont les représentants ne veulent pas.
  • révocatoire: révoquer des représentants.
  • constituant: changer la Constitution.

:star:
Si nous voulons utiliser ces outils, nous devons, avant tout, les inscrire dans notre Constitution.

M

Michelle Thu 22 Dec 2016 1:49PM

Il faut quand même rappeler, préciser, que, si je ne me trompe, à Athènes,pas tous les habitants étaient citoyens, par exemple les femmes et les esclaves...
Donc, en rapport avec nos souhaits d'une société plus démocratique mais aussi plus égalitaire(au moins où chacun est l'égal de l'autre en droit), avant de tenter des pratiques de bonne gérance(plutôt que gouvernance) d'une société donnée, nous avons le devoir d'établir qui en serait membre et quels seraient les droits et devoirs communs à tou-te-s.
Par exemple, Tout Autre Chose n'a JAMAIS entamé ce débat, qui devrait se tenir entre tou-te-s les signataires(voir "nous sommes qui" sur le site). Le sous-groupe "démocratie interne" du groupe "mouvement/fonctionnement/finances" avait tenté de le faire en proposant d'envoyer un questionnaire par la voie de la mailings liste globale(en ayant même imaginé un système numérique pour permettre d'y répondre et de comptabiliser les opinons), mais cette proposition fut balayée et remplacée par une "consultation" des locales pendant l'été 2015.
Ainsi aussi, Tout Autre Démocratie a décidé en réunion(voir le CR du 18/11)de ne prendre des décisions qu'en réunion, sans avoir déterminé QUI a le droit de participer à la prise de décision, et alors que ce forum "loomio",avec son option "proposition" a été choisi plutôt que "participer" justement pour permettre l'expression de la volonté de chacun des membres du groupe(qui,au départ, ne pouvaient en faire partie, de TAD ET de "loomio",pour y intervenir, que par une demande formelle, contrairement à ce qui est annoncé à présent sur "participer").
Alors que l'outil informatique permet enfin aujourd'hui de mettre en pratique une moderne et progressiste démocratie (encore qu'il faudrait s'attaquer à essayer de solutionner le problème de la fracture numérique), les différents membres "effectifs",comme ils se nomment, de TAC se conduisent et conduisent le mouvement d'une manière frileuse et rétrograde, encore moins démocratique, égalitaire et solidaire que la société qu'ils/elles critiquent!

G

Giuseppe Fri 23 Dec 2016 8:48AM

D'accord avec toi Michelle. Il faut pouvoir tenir compte des préoccupations de chacun (comme l'a dit plus haut aussi, @myriam7 ).

Peu importe comment la personne les communiquent (en réunion, LOOMIO, téléphone, courrier,...). Et cela pour réduire ou supprimer les tensions dans le groupe et avoir un groupe soudé qui recherche le bien commun (du groupe et donc de chacun, puisque leurs préoccupations ont été prises en compte).
En effet, ces dernières réunions de TAD, les décisions ont été prises en réunion, mais nous ne sommes que 6 ou 7 (environ) à participer (dans LOOMIO et en réunion). Je pense que lorsque nous serons plus nombreux, nous devrons permettre de décider sur LOOMIO et en réunion et devrons tenir compte des 2 résultats. Nous devrions l'inscrire dans notre Charte. J'ai d'ailleurs préparé un commentaire pour le prochain ordre du jour, pour la réunion du 20 janvier (voir dans 1. Nos comptes-rendus).

De quelle manière "tenir compte des 2 résultats",
on pourrait imaginer de décider en réunion et ces décisions ainsi prises devraient être soumises dans LOOMIO. S'il n'y a pas de remarque, les décisions sont considérées comme "approuvées" par le groupe. S'il y a des remarques, on adapte en fonction les décisions jusqu'à ce que les remarques soient levées. C'est une manière de tenir compte des préoccupations de chacun, il y en a certainement d'autres, à nous d'en discuter.

Sur Athènes,
c'est vrai qu'à cette époque il y avait des esclaves, des métèques, les femmes avaient moins de droits que les hommes, mais cela est propre au groupe (à sa culture, à ses idéaux, à sa religion,...) et non à son régime politique. En effet, des esclaves, il y en avait dans les autres cités (qui ne fonctionnaient pas en démocratie), il y a eu des esclaves de tout temps, également dans nos démocraties dites "modernes", les femmes ont dû se battre pour leurs droits à travers les âges, les démocraties, les dictatures,...et elles continuent ;-)
En effet Michelle, en démocratie, tout dépend de qui se cachent derrière le mot "citoyen", encore une guerre des mots ;-). Selon moi, cela devrait être les membres du groupe qui ont les capacités de décider (pas les bébés, les fous,...). Qui est alors considéré membre du groupe ? Je continuerai plus tard ;-)

G

Giuseppe Wed 11 Jan 2017 9:31AM

...Nous pourrions voter nos lois.

Pour l'instant, nous pouvons voter aussi, je dis bien voter ! :-)
Mais pas nos lois :-(
http://www.lesoir.be/1413020/article/economie/2017-01-11/monopoly-lance-un-vote-pour-changer-ses-pions

G

Giuseppe Tue 21 Feb 2017 8:55AM

Extrait de Franck Lepage sur la démocratie "locale" :

Démocratie locale ? Pour moi, c’est un oxymore.
Comme disait Luc Carton, historien et philosophe qui
a travaillé sur l’éducation populaire, la démocratie ne
peut jamais être ni locale, ni sectorielle. Cela n’a absolument
pas de sens de faire de la démocratie à l’école,
ou de faire de la démocratie entre travailleurs sociaux :
la démocratie ne peut pas être locale, elle est forcément
globale ; et elle ne peut pas être sectorielle, ou alors on
fait passer autre chose pour démocratie. C’est toute
la question de la participation dans les quartiers : en
effet, sur le papier, c’est très démocratique. C’est juste
que les sujets sur lesquels on discute sont futiles ! On
peut faire de la démocratie sur les ralentisseurs : c’est
de la participation qui ne sert à rien, qui ne représente
aucun danger pour aucun pouvoir ! On appelle cela de
la démocratie, mais la notion de démocratie locale, c’est
un piège ! Le principe même de ce qui devrait être une
démocratie locale, c’est la contestation du pouvoir local.
La participation, c’est exactement le contraire ! Quand
on organise une réunion de quartier, on ne le fait jamais
sur le budget de la mairie ou sur les choix du maire
– qui fait venir une grande surface par exemple. On
comprend bien que la notion de démocratie locale, c’est
l’éteignoir de la démocratie ! Luc Carton disait aussi
qu’il fallait faire le contraire du slogan « penser global,
agir local » : il faut penser local et agir global, il faut faire
la lutte des classes à partir des quartiers.
C’est ce qui se passe à l’école avec la citoyenneté
: si on redéfinit la démocratie simplement
comme le dialogue, la communication,
et non pas comme le conflit, on peut faire
de la démocratie dans l’entreprise, ou dans
son couple… mais quelle utilité ? Que nous
vendent les coachs en entreprise ? Une meilleure
communication entre la direction et
les employés. Pour quel résultat ? Plus de
profit. Pour qui ?... Depuis quand les coachs
obtiennent une maximisation des salaires ?
Sortir du piège du local, c’est difficile !
Tout le monde est pieds et poings liés dans ce
type de dispositifs : les partis politiques, les
organisations… On est
dans un système complètement
atomisé !