Power to gas : produire du biogaz avec de l'éolien ?

Pourquoi de nouveau s'inscrire dans le cycle du carbone ?
La première énergie produite par l'hydrolyse est l'hydrogène. Les véhicules à moteur à hydrogène supplantent les VE en termes de rentabilité, autonomie et rapidité de réapprovisionnement. Ils ne rejettent que de la vapeur d'eau mais sont handicapés par le manque de points de fourniture et le prix des piles à combustibles.
Un train à H2 circule en Allemagne, des taxis en sont équipés à Paris et la ville de Pau va ouvrir une ligne de bus à pile à combustible.
Le prix des piles à combustibles n'est pas un obstacle important, leur amélioration et la production à grande échelle s'en chargeront. Des constructeurs investissent davantage dans cette voie plutôt que dans le tout électrique.
Quant à la production/fourniture d'H2, nous pouvons peut-être apporter une/la solution en utilisant la surproduction de nos éoliennes et de nos PV par temps favorable pour l'hydrolyse ou, pourquoi pas, toute la production à cette fin. Ou, encore, accroître considérablement nos capacités de production (à partir d'énergie "verte" bien sur).
Des ingénieurs ont déjà pensés à la maison du future auto-suffisante (production d’hydrogène le jour par la surproduction électrique solaire et utilisation de ce carburant la nuit pour fabriquer de l'électricité) chaque habitation pourrait ainsi fabriquer son propre carburant pour l'automobile.

Bonjour à tous,
Je trouve l'article très pertinent même s'il n'a pas eu autant de publicité que les publications sur les voitures électriques.
Merci Michaël Delhaye!

Produire du biogaz à partir d'énergies renouvelables intermittentes est peut-être une des solutions qui s'imposera naturellement dans notre prochaine transition énergétique :
1. Les réseaux de distribution de gaz existent déjà et continueront à se développer. Dans notre histoire industrielle, les réseaux de gaz ont même précédé les réseaux électriques. Les réseaux sont un bien public, financés par la collectivité et doivent rester un droit et un service public.
2. L'H2 présente beaucoup de problèmes physiques et techniques pour son stockage et sa distribution : l'H2 est un gaz très léger qui a tendance à fuir facilement ; de plus l'H2 est un gaz à effet de serre supérieur au gaz naturel.
3. Par manque de matériaux pour fabriquer des piles à combustible et de l'état de leurs développements technologiques, elles ne pourraient pas être autant popularisées que les batteries au lithium (même si ces batteries sont auto-inflammables). Elles resteraient moins concurrentielles que les batteries. Selon les fabricants, elles pourraient être réservées pour les gros transporteurs : camions, bus, trains, bateaux, ...
4. Le stockage de l'énergie renouvelable via la production de gaz naturel de synthèse est maîtrisé, même s’il n'est pas encore économiquement rentable. Il offre une solution de stockage alternatif. Ce biogaz ne requière aucun nouveau réseau de distribution. Selon les scénarios de l'après pétrole, ce biogaz nous permettrait non seulement de nous chauffer mais de rouler au CNG.
5. Il ne faut sous-estimer les voitures au CNG qui seraient plus simples à fabriquer, plus légères et ayant une plus grande autonomie que les voitures électriques. Le CNG se développe de plus en plus en Europe : par exemple l’Italie compte déjà 400.000 véhicules. Les voitures électriques sont désavantagées par le poids de leurs batteries et elles exigent d’énormes investissements dans les réseaux de distribution électriques intelligents et la production d’énergie renouvelable.
6. Toute forme de vie est basée sur le cycle du carbone. Finalement, l'humanité devra s'inspirer de la nature. Cependant, pour lutter contre le réchauffement climatique, il nous faudra améliorer l’efficacité énergétique de tous nos processus de production et consommation pour attendre l’objectif EZ et peut-être aller au-delà en captant le CO2 pour séquestrer le carbone.
Dans ce but, certains chercheurs et ingénieurs s’inspirent du biomimétisme ou Life's principes de Biomimicry 3.8 .

Bonjour,
Pour moi l’intérêt des carburants de synthèse, c’est qu’ils peuvent remplacer l’essence ou le mazout et donc être utilisés par les voitures qui roulent déjà, via des infrastructures existantes.
Car pour rouler à l’H2 ou l’électricité, il faut remplacer sa voiture et aussi dans certains cas renforcer les réseaux de distribution.
Et remplacer le parc automobile c’est une affaire de plusieurs décennies, qui représente aussi des ressources à consommer pour la production.
Donc développer à court terme des carburants de synthèse permet de réduire l’émission de CO2 et d’arrêter l’usage de ressources fossiles à court ou moyen terme. Reste toutefois à régler la question du coût, qui est fortement liée à la fiscalité…
A long terme, l’H2 remplacera-t-il ou complètera-t-il l’électrique ?
Je pense que c’est trop tôt pour le savoir. Comme le dit Michaël, il y a des problèmes à résoudre. Mais il y a des industriels qui y croient alors qu’actuellement les investissements en RD semblent plus importants pour les batteries que pour les piles à combustibles (qui servent à convertir l’H2 en électricité).
Perso, je pense qu’il faut garder toutes les pistes ouvertes tant que l’on n’a pas résolu l’ensemble des problèmes de chaque filière. Et alors peut-être bien que plusieurs filières continueront d’exister en fonction de leur spécificité.
Au sujet de l’auto production d’H2 à partir d’électricité photovoltaïque ; je pense que dans les toutes prochaines années, nous verrons une solution domestique abordable mais pas pour utiliser l’H2 dans des véhicules. Car pour cet usage, il faut comprimer ce gaz ou le liquéfier, ce qui reste des processus délicats à mettre en œuvre à petite échelle.
Ce que l’on pourrait voir ce sont des dispositifs de stockage domestique par adsorption (via un composé métallique qui « absorbe » de l’H2) car cela ne demande pas de travailler à forte pression. L’H2 produit en été pourrait être utilisé en hiver dans des piles à combustibles qui produiraient à la fois de la chaleur et de l’électricité. Ce processus ne convient pas pour un usage mobile à cause du poids des composants.
Dernier petit commentaire de ma part : il y a déjà des véhicules (à ma connaissance uniquement des véhicules utilitaires) qui roulent au moyen de bio méthane. Chez EZ, le bio méthane, on connaît…
Bien à vous
Michel W.

Pour illustrer mon propos:
http://www.gaz-mobilite.fr/actus/lyon-mc-donalds-camions-roulent-biogaz-biognv-martin-brower-1783.html